STOP OGM Pacifique vs Chambre d'agriculture

Communiqué de presse du 16 avril 2015

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STOP OGM Pacifique souhaite répondre au communiqué de presse "Le Vanuatu dit "Stop" à Stop OGM Pacifique" publié le 14 avril par la chambre d'agriculture, rédigé par M. François Japiot, chargé de la coopération technique régionale à la Chambre d'Agriculture de Nouvelle Calédonie et représentant de la chambre d'agriculture auprès du POETCom (The Pacific Organic and Ethical Trade Community).

 

Nous nous réjouissons que la Chambre d'agriculture de NC s'immisce enfin dans le débat des OGM. Nous espérons que cela sera enfin l'occasion de clarifier la situation des OGM en NC, et le positionnement de la chambre fort discrète sur le sujet jusqu'à ce jour, malgré l'adoption en 2014 d'un texte réglementant l'importation de semences OGM en NC.

 

Nous souhaitons en premier lieu préciser quelques points :

  • La chambre d'agriculture NC n'a pas légitimité à parler au nom du NDMO ou du gouvernement ni Vanuatu. Le Vanuatu est un état souverain et indépendant.
  • Nous trouvons déplacé que la chambre d'agriculture NC rapporte auprès des médias des propos qui auraient été tenus par Monsieur le Ministre de l'Agriculture du Vanuatu le 2 avril alors que nous étions encore sur place. Ces propos n'ont en effet, jamais été transmis ni au publiquement au Vanuatu, ni à l'association STOP OGM Pacifique. Nous doutons ainsi de leur véracité, et en vérifions actuellement l'authenticité du discours.
  • STOP OGM Pacifique, association calédonienne n'a aucune intimidation, ou pression d'aucune sorte à recevoir de la chambre d'agriculture. Appeler les medias à ne pas relayer nos informations est une grave atteinte à la liberté de la presse, garante de nos démocraties.

 Pour répondre aux fausses allégations du communiqué de presse de la Chambre d'agriculture :

  • Avant notre départ au Vanuatu, nous avons demandé PUBLIQUEMENT le 25 mars, une transparence sur le contenu des "kits": pesticides ou pas ? Quelles variétés ? La provenance ? estimant que la transparence est de mise puisqu'il s'agit de deniers publics (5 millions gouv. et 5 millions PS). Notre demande est restée lettre morte.
  • Nos actions au Vanuatu après le cyclone PAM se font faites en étroite collaboration avec nos partenaires locaux et nos membres ni Vanuatu qui continuent à oeuvrer sur place, et de collaborer avec les institutions locales, pour que les agriculteurs gardent la liberté de produire librement avec des semences reproductibles traditionnelles adaptées de leur choix.
  • Nous sommes accrédités par le NDMO (National Disaster Management Office) du Vanuatu.
  • Nous avons sur place rencontré Monsieur le Ministre de l'agriculture du Vanuatu pour l'alerter sur les risques liés à l'importation de ces semences, en particulier celles de papayes : cette rencontre a été très cordiale et constructive. Le ministre nous a assuré que des mesures seraient prises dans le moyen/long-terme pour renforcer la biosécurité en terme d'OGM au Vanuatu.

Nous rappelons que le Vanuatu ne dispose à ce jour pas de réglementation OGM, comme tous les états du Pacifique excepté Tonga et la Nouvelle-Calédonie, les rendant ainsi ces états vulnérables à l'importation de semences OGM.

 

Nous nous sommes rendus sur place pour apporter notre aide aux agriculteurs et distribuer des semences REPRODUCTIBLES que nous avons collectées en NC. Nous avons souhaité importer ces semences en collaboration avec le SIVAP et les services de biosécurité ni Vanuatu. Cette démarche a été faite en toute transparence. N'ayant pu traiter les semences à temps avant la date du départ seul un échantillon de semences a été emmené lors de notre déplacement. Ce lot a été déclaré à l'arrivée sur l'archipel avec une demande de traitement et de mise en place d'un système pour permettre officiellement l'importation de semences non-commerciales. Nous n'avons nullement, comme le laisse entendre la Chambre d'Agriculture, tenté de passer des semences en fraude. Un peu de bon sens ! Notre campagne de collecte de semences a été largement médiatisée...

 

Les législations phytosanitaire et sur la biosécurité peuvent limiter la liberté des agriculteurs à utiliser et à disposer de leurs semences.

 

Elles visent toutes deux à prévenir les risques sanitaires ou environnementaux pouvant être liés aux semences, y compris à la contamination par les OGM, et peuvent donc revêtir une utilité. Les règlements phytosanitaires, par exemple, visent à empêcher la propagation de maladies au travers de semences lorsque ces dernières sont produites dans un endroit et exportées vers un autre. Or, le problème est que, dans la pratique, ceci est souvent utilisé pour protéger les intérêts de l’industrie. Par exemple, les échanges de faibles quantités de semences entre paysans sont parfois interdits, ou les semences de ces derniers peuvent être confisquées et détruites car elles sont tenues de respecter les mêmes normes que les entreprises multinationales.

 

Pourtant, l’export de grandes quantités de semences vers des destinations bien plus lointaines fait augmenter la probabilité de propager des maladies. Pourtant, plus les quantités de semences exportées sont importantes et plus lointaine est leur destination, plus le risque de propagation de maladie augmente. En vertu de ces lois, les semences paysannes peuvent finir par être considérées comme représentant un risque ou un danger potentiel, tandis que celles de l’industrie sont encensées comme étant les plus sûres, alors même qu’elles participent grandement à la propagation des maladies et à la contamination.

 

 STOP OGM Pacifique a eu une autorisation officielle du NDMO pour un contrôle des « kits » de la Chambre d'agriculture (1heure).

 

Après vérification partielle sur l'origine des semences de papayes, nous avons alors alerté les autorités sur le risque évident de contamination OGM des semences de papayes, vu les provenances et les marques. Photo ci jointe.

  •  Il est important de noter que la tonne de semences annoncée est devenue 800 kg, et finalement 300 kgs sans l'emballage.
  •  Les certificats non OGM ne nous ont pas été transmis. Le seul document alors fourni par la Chambre d'Agriculture était un tampon du SIVAP de Nouvelle-Calédonie sur un permis d'importation provisoire de semences de papayes en provenance de Fidji daté du 23 février 2014, quelques semaines avant le cyclone.
  • Les attestations non OGM fournies depuis par la chambre ne concernent pas les papayes, datent de 2014, et sont téléchargeables sur le site de la coopérative agricole nc.
  • Les semences de papayes importées ne peuvent être produite ni en France ni au Japon (known u seeds et tropica/Technisem), car le papayer est une plante tropicale qui n'est pas cultivé dans ces pays.
  • Nous avons, par le passé, tenté de savoir la provenance des semences de papayers Technisem et Tropica mais nous n'avons jamais réussi à obtenir cette information.

Pourquoi faire venir des semences de papaye au Vanuatu après le cyclone PAM ?


Les papayers n'ont que très peu été affectés par le cyclone PAM, ils ont seulement perdu leurs feuilles qui ont rapidement repoussées – Cf photo. Malgré cela, et pour 1 ou 3 kgs de semences de papayes, le représentant de la chambre d'agriculture s'est obstiné à vouloir passer en force, malgré nos recommandations : 1kg de semences de papayes OGM peut à lui seul contaminer tous les papayers traditionnels en 10 ans au Vanuatu.

 

La menace OGM est très présente dans toute la zone Pacifique, car de nombreuses îles importent des semences en quantité.

 

Hawaii est le grand laboratoire OGM du monde ou plus de 6 000 variétés OGM y ont été créées : papayes, taros, café, maïs.. (plus d'infos sur notre site web). 85% de leur papayes sont OGM. On retrouve à Hawaii des contaminations à hauteur de 50% dans les 15% non OGM. Les agriculteurs bios de Hawaii doivent tester leurs papayes à leurs frais pour prouver qu'elles ne sont pas OGM.

 

Hawaii produit des papayes OGM depuis 1998 et a largement exporté fruits et semences dans tout le grand Pacifique, dont en Nouvelle Calédonie. Les papayes OGM d'Hawaii ont contaminé bien des pays de la zone Pacifique jusqu'en Asie : Taïwan, la Thaïlande, Chine, Philippine, Fidji mettant en péril l'agriculture traditionnelle et les filières papayes destinées à l'export régulièrement refoulé au services des biosécurité des pays qui les importent ; nuisant ainsi à l'économie des pays producteurs.

 

Les services de l'agriculture de différents pays de zone Asie/Pacifique procèdent régulièrement à des analyses OGM sur les papayes semences et fruits locaux ou importées. Pour donner une exemple 75% des papayes chinoises sont OGM ou contaminées par des OGM.

 

L'Australie est par ailleurs un gros producteur d'OGM, gros exportateur de semences.

 

De retour en Nouvelle-Calédonie, STOP OGM Pacifique a publié un communiqué de presse intitulé « Ne contaminez pas les semences traditionnelles du Vanuatu » (en PJ) afin de détailler les constats faits sur place.

 

Les hybrides, non reproductibles et utilisateurs d'intrants chimiques, peuvent faire de gros dégâts dans les pratiques traditionnelles : contamination des variétés adaptées, perte de l'agrobiodiversité, dépendance aux intrants.

 

Et puis tout ceci n'est pas sans nous rappeler, lorsqu'en 2010, en Haïti, après le tremblement de terre, qui a fait plus de 200 000 morts, la coopération américaine USAID a voulu offrir 475 tonnes de semences OGM Monsanto aux paysans haitiens. Ceux ci se sont mobilisés pour que leur gouvernement refuse ce "cadeau empoisonné" et ont finalement réussi à être entendus. Les semences OGM n'ont jamais été distribuées.

 

Cf article du monde http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/07/01/les-paysans-haitiens-refusent-l-aide-de-monsanto_1381635_3244.html

 

Quelle aide la chambre d'agriculture NC pense t elle apporter aux paysans ni vanuatu : une dépendance aux intrants? Une contamination de leurs variété traditionnelles ? S'agit il d'un cadeau empoisonné comme à Haïti?


Le modèle agricole ni Vanuatu est bien différent du modèle agricole néocalédonien (semences dites « à haut rendement », haute utilisation d'intrants chimiques (pesticides, engrais, amendements) très mécanisée et fortement subventionnée.

 

85% des ni vanuatu vivent d'une agriculture traditionnelle productive de subsistance, non utilisatrice d'intrants d'aucune sorte. Ces pratiques agricoles millénaires permettent aux populations locales de se nourrir sainement. Les semences utilisées, sont des variétés traditionnelles reproductibles, adaptées depuis des milliers d'années aux conditions pédo-climatiques locales. Ne nécessitant aucun intrants chimiques pour produire.


Les situations d'urgence ne justifient des décisions pouvant affecter l'équilibre à long terme des populations.

 

Malgré nos demandes répétées en Nouvelle Calédonie et au Vanuatu, la Chambre d'agriculture ne nous jamais fourni les attestations non OGM des semences.

 

Nous restons demandeur de réponses à nos questions et d'une totale transparence sur l'achat de ces semences. Nous souhaitons que nous soit transmis toutes les factures d'achats en plus des attestions OGM.

 

Nous sommes également demandeurs de l'inventaire des cultures OGM en NC par le passé.

 

Les calédoniens ont le droit de savoir.

Signez la pétition

pour dire STOP à la contamination

de la papaye OGM

/ sign the petition

to STOP the spread of GM papaya

Signez la pétition

pour une Calédonie sans RoundUP

 

T-shirts en COTON BIO

 Des T-shirts "Tonton Marcel" de l'association sont en vente...

auprès de l'association ou dans les magasins bio de Nouméa (Biomonde, Santé-Nature, Bioattitude) et de Pouembout...

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Prix adhérents : 1800XFP - prix public : 2200XFP

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