Article de STOP OGM Pacifique paru dans NC Presse le 21 mars 2014
La Nouvelle-Calédonie s'est engagée dans un processus de réglementation des OGM. Le Gouvernement a en effet voté deux textes réglementaires en février de cette année, proposés par la DAVAR et la DAE, à l'initiative du Ministre de l'Economie et du développement durable :
1°/ Dans un arrêté du Gouvernement relatif aux
conditions d'importation des produits à risques sanitaires, le SIVAP a introduit une interdiction d'importation des semences génétiquement modifiées pour les variétés céréalières et
fruitières, ainsi que des animaux transgéniques. Si cette disposition ne concerne pas les semences maraîchères, elle permettra d'ici six mois d'éviter l'introduction sur le territoire des 2
principales sources de contamination génétique que sont le maïs et les papayes transgéniques.
2°/ Un projet de délibération pour l'étiquetage des denrées alimentaires rédigé par la DAE, actuellement en cours d'examen avant vote au Congrès, inclus quant à lui l'étiquetage
des aliments contenant des OGM (à partir d'un seuil de 0,9% de chaque ingrédient). L’innovation de cet étiquetage est qu'il prévoit mention des produits issus d'animaux nourris aux OGM, à savoir
la viande, les œufs, et les produits laitiers. STOP OGM Pacifique y voit une excellente opportunité de promouvoir des produits de l'élevage local puisque qu'aujourd'hui la provende calédonienne
est exempte d'OGM.
Ces deux dispositions représentent une véritable avancée pour la Nouvelle-Calédonie, tant pour l'information du consommateur que pour la préservation de la biodiversité et de l'agriculture
traditionnelle et naturelle. Mais, il y a un mais : imparfaite, cette réglementation ne va pas assez loin et certaines des propositions faites lors dans le cadre du Comité Consultatif de
l'Environnement n'ont malheureusement pas été retenues. Pas d'interdiction d'importation de provende animale contenant des OGM, pas d'information du consommateur dans la restauration collective,
pas d'interdiction d'OGM pouvant poser des problèmes sanitaires comme denrées alimentaires.
Le délai d'application proposé pour l'étiquetage des OGM dans les denrées alimentaires révèle quant à lui un manque de considération de l'urgence à informer le consommateur : s'il est adopté tel
quel par le Congrès, les calédoniens continueront à manger des OGM sans le savoir jusqu'en janvier 2017 ! Quand on sait que la commercialisation du blé transgénique australien est prévue pour
2015, et que 99% du blé importé en Nouvelle-Calédonie, pour la fabrication du pain et des pâtes, il y a de quoi être préoccupé.
STOP OGM Pacifique continue sa campagne pour « la meilleure loi au plus vite » et souhaite aujourd'hui interpeller les candidats aux élections municipales qui peuvent être acteurs de ce
changement.
En effet, les maires, qui ont compétence à matière de restauration scolaire et collective, peuvent prendre des
dispositions pour interdire les OGM dans les cantines et maisons de retraite. Un nombre croissante de communes en Europe s'engagent dans cette démarche car exclure les OGM dans la restauration
collective permet de soutenir une agriculture et des filières locales sans OGM mais aussi de répondre au plus près aux préoccupations quotidiennes des citoyens... alors ? Qui saura relever ce
défi ?
« Mesdames et Messieurs les candidats êtes-vous prêts à interdire les OGM dans la restauration collective si vous êtes élus? »
Il y a un an, le 3 octobre 2013, le Comité Consultatif de l'Environnement (CCE) de la Nouvelle-Calédonie*, émettait un vœu en faveur de l'adoption pour le territoire d'une réglementation sur les OGM permettant d'interdire l'utilisation d'OGM en agriculture et en essais de plein champ, de mettre en place un étiquetage obligatoire des denrées alimentaires, et d'imposer aux filières d'alimentation animale l'utilisation de matières premières non-OGM...
Le mardi 26 novembre 2013, STOP OGM Pacifique présentait la problématique des OGM lors d'une réunion d'information auprès du personnel de la DDR. Le film "Hawaii, champ libre pour les OGM" a été projeté, et les sujets suivants ont été discutés : importation de semences sur le territoire, présence ou non d'OGM en culture, cas de la réglementation en Nouvelle-Calédonie, état actuel des OGM dans le monde, problèmes liés à l'utilisation des OGM en agriculture, moyens de contrôle, cas de la papaye transgénique d'Hawaii, etc. STOP OGM Pacifique souhaite continuer le dialogue vec les institutions, et les techniciens en charge du développement rural, pour une meilleur compréhension des enjeux.
Il y a un an, le 3 octobre 2013, le Comité Consultatif de l'Environnement (CCE) de la Nouvelle-Calédonie*, émettait un vœu en faveur de l'adoption pour le territoire d'une réglementation sur les OGM permettant d'interdire l'utilisation d'OGM en agriculture et en essais de plein champ, de mettre en place un étiquetage obligatoire des denrées alimentaires, et d'imposer aux filières d'alimentation animale l'utilisation de matières premières non-OGM...