La situation des OGM dans le Pacifique est multiple. Dans l'état de nos connaissances actuelles, il est possible de distinguer 4 cas, dont voici une brève description :
L'Australie et la Nouvelle-Zélande ont une réglementation commune sur les OGM en matière de commercialisation des produits et d'étiquetage. La culture des OGM est réglementée. Il n'y a, à ce jour, pas de culture commerciale d'OGM en Nouvelle-Zélande, des essais ont cours (notamment en foresterie). Des OGM sont cultivés en Australie (principalement le colza et le coton), il y a également de nombreux essais dont certains en plein champ.
L'Australie et la Nouvelle-Zélande sont des partenaires économiques très présents dans de nombreux pays insulaires de la Région Pacifique. Plusieurs associations ou fondations mènent une veille et militent contre la dissémination des OGM.
Plus d'infos sur les OGM en Australie ICI.
Les textes réglementaires français et européen ne s'appliquent pas dans ces territoires. Le Protocole de Cartagena, ratifié par la France, n'est pas appliqué en Nouvelle-Calédonie, ni en Polynésie Française et les compétences en matière économiques et agricoles ont été transférées.
Au niveau des échanges commerciaux, de nombreux produits sont importés d'Europe mais aussi d'Australie et de Nouvelle-Zélande, d'Asie, d'Amérique. A tire d'exemple, la Nouvelle-Calédonie importe 99% de son blé d'Australie, pays qui prévoit d'exporter du blé transgénique en 2015 (en cours d'expérimentation en plein champ). Très peu de semences sont produites localement, la plus part proviennent d'Australie, d'Asie et d'Europe.
La Nouvelle-Calédonie importe ses semences de papayes d'Hawaii. Comme les autres îles de Mélanésie, Micronésie et Polynésie, l'agriculture traditionnelle a une dimension culturelle très forte : les racines (Ignames, Taro) participent de la coutume qui régit les échanges entre communautés.
Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a voté en février 2014 deux textes de réglementation des OGM. Plus d'infos ICI.
Etats Insulaires du Pacifique Cook Islands, Kiribati, Micronesia, Niue, Palau, Papouasie Nouvelle-Guinée, Samoa, Solomon Islands, Tonga, Tuvalu, Vanuatu... tous ces pays ont participé à un programme financé par le Programme des Nations Unis pour l'Environnement (PNUE) pour le développement de cadres nationaux de biosécurité, et ont ratifié le Protocole de Carthagena. Voir ICI.
Dans l'état de nos connaissances actuelles, seul Tonga et Niue sont dotés d'une réglementation sur les OGM. La problématique des OGM n'est pas inscrite dans le programme de travail de la CPS. La CPS rapporte qu'elle a été sollicitée à plusieurs reprises pour conseiller des entreprises ou des Etats sur l'introduction d'OGM (graminées, Taro), du maïs OGM est cultivé à Guam.
Etant donné le manque de visibilté, l'association STOP OGM Pacifique est actuellement en cours de réalisation d'une base de données sur les OGM dans les Etats Insulaires du Pacifique, soutenu par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Etat américain, Hawaii est un champ d'expérimentation à ciel ouvert. Plus de 5 000 expérimentations ont été menées. L’Université d'Hawaii a mis au point plusieurs variétés de papayes transgéniques et a déposé un brevet sur le taro GM. La papaye GM est cultivée commercialement, les fruits ainsi que les semences sont exportées. Les associations militantes anti-OGM sont très actives à Hawaii.
Plus d'infos : http://hawaiiseed.org/