Etat américain, Hawaii est un champ d'expérimentation à ciel ouvert. Plus de 5 000 expérimentations ont été menées. L’Université d'Hawaii a mis au point plusieurs variétés de papayes transgéniques et a déposé un brevet sur le taro GM. La papaye GM est cultivée commercialement, les fruits ainsi que les semences sont exportées. Les associations militantes anti-OGM sont très actives à Hawaii.
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Dans l'archipel d’Hawaii, les expériences menées en toute discrétion autour des plantes génétiquement modifiées, se heurtent à la résistance de la population...
... à noter, que, depuis la réalisation de se film, le Japon a autorisé l'importation de papayes transgéniques en provenance de
Hawaii...
Tous les jours, Klayton Kubo, 49 ans, fait le même pèlerinage dans son village de Waimea, sur l’île de Kauai, l’un des confettis de l’archipel d’Hawaï. Il prend la route qui longe la rivière, gare son pick-up sur le bas-côté et escalade la colline qui surplombe l’usine d’agrochimie. Là, il observe. Par-delà les acacias, il voit l’épandage de pesticides, le tracteur aux bras qui se déploient sur 5 m de chaque côté, les employés vêtus de leur combinaison de protection et il attend la poussière. La pollution ne vient pas tous les jours. Parfois, c’est la nuit ; tout dépend du vent.
Waimea est la crique où le Britannique James Cook a accosté et « découvert » Hawaï le 20 janvier 1778, selon la plaque commémorative du monument érigé sous les lauriers. Une bourgade de 2 000 habitants, dotée d’une plage et d’un petit cinéma qui joue SpongeBob. Les touristes viennent visiter la vallée de roches rouges surnommée « le Grand Canyon du Pacifique ». Ils ne se doutent pas que le décor paradisiaque cache une sourde bataille contre Dupont-Pioneer, Syngenta et tous les Goliath des OGM qui ont fait de l’archipel le laboratoire de leurs semences résistantes aux herbicides.
Klayton Kubo a toujours vécu à Hawaï, où sa grand-mère a émigré du Japon. Son visage est un testament du métissage des îles et son anglais est mélangé de « pidgin English », le créole de l’archipel. Pour gagner sa confiance, il a fallu s’asseoir sur un banc, à côté de la statue du capitaine Cook, et subir un quasi-interrogatoire. Après quoi, il a acheté un pique-nique à la « shrimp station » (fast-food de crevettes) et a décidé d’aller manger sur le terrain de sport à côté du collège : l’école où une dizaine d’enfants ont dû se rendre aux urgences en 2008, après avoir été atteints de vomissements et de troubles respiratoires.
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Une partie de la population de l'Etat d'Hawaï ne veut plus des expérimentations menées sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) par les géants de l'agrochimie, dont le suisse Syngenta.
Les protestataires luttent contre les OGM eux-mêmes, mais aussi contre les pesticides qui accompagnent leur culture. Dans l'une des communes de l'archipel, le contentieux a été porté devant les tribunaux, qui devraient trancher dans les mois à venir.
En raison de son climat qui permet d'accélérer le cycle des cultures, Hawaï est devenu le laboratoire OGM des géants de l’industrie agrochimique comme Dow, Dupont, BASF ou Syngenta. Mais de plus en plus d'habitants craignent pour leur santé et la fronde s'organise.
Un conseiller communal de l'île de Kauai est ainsi l’auteur d’une loi qui restreint les activités de l’industrie agrochimique. Elle impose la transparence totale sur les pesticides-herbicides et établit des zones-tampon pour protéger notamment les écoles et les hôpitaux. Mais plusieurs entreprises agrochimiques, dont Syngenta, ont fait recours, lançant une bataille juridique sur l’île.
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